Les tiers-lieux

Hier cantonnés aux bureaux, les lieux de travail se “délocalisent” grâce à la démocratisation des terminaux connectés (portables, smartphones ou tablettes associés à l’informatique en nuage). Ainsi, et bien que le télétravail peine “officiellement” à percer en France, 73% des cadres déclarent travailler en dehors de leur bureau, selon une étude Editions Tissot / OpinionWay. Les cafés et restaurants, par exemple, sont devenus en quelques années les lieux pivots de ces nouvelles formes de travail “hors-sol”. Un siège, un café / sandwich et une connexion wi-fi, le tour est joué. McDonalds ou Starbuck Café l’ont bien compris...

Ces pratiques nomades trouvent également un ancrage au sein de lieux dédiés au télétravail et au coworking. On parle de tiers-lieu, concept inventé au début des années 1980 par Ray Oldenburg, professeur émérite de sociologie urbaine à l’université de Pensacola en Floride. le tiers-lieu se distingue du premier lieu, sphère du foyer, et du deuxième lieu, l'entreprise. Il s’entend comme volet complémentaire, dédié à la vie sociale de la communauté, et se rapporte à des espaces où les individus peuvent se rencontrer, se réunir, échanger de façon informelle au service de processus créatifs et/ou dans le cadre de projets collaboratifs.

Même si le concept est un peu daté, il convient aussi d'évoquer l'ancêtre du tiers lieu, le télécentre, espace hébergeant des télé-travailleurs salariés ou indépendants. Ils y trouvent au minimum un bureau privatif à louer à la journée, à la semaine ou au mois, des équipements partagés (salles de réunions, accès à haut débit, télécopie, imprimante, ordinateur, vidéoprojecteur, visioconférence, etc…) et des services permanents ou occasionnels (animation, formation, secrétariat, …). Le télécentre peut être situé dans un local ayant une autre vocation comme une pépinière d’entreprise, un incubateur, une mairie, une maison de services publics, une maison de l’emploi, un espace public numérique, un local industriel ou de bureau, un cybercafé, …